Porte de l'Ouest
Accès obligé à la ville
La porte de l’Ouest marque le seuil du territoire urbain de la colonie et constitue un passage obligé pour le voyageur en provenance de Rome. Elle est située sans doute sur le tracé d’un axe traversant le Plateau du sud-ouest au nord-est bien avant la création de la ville romaine.
Élément de l’enceinte flavienne
Élément important du mur d’enceinte érigé sous Vespasien, elle marque le franchissement de cette nouvelle limite du territoire urbain, largement augmenté et formellement délimité par un pomœrium à l’occasion de l’élévation d’Aventicum au rang de colonie. Vers elle convergent d’autres itinéraires, et d’elle se détachent plusieurs axes desservant la ville aux quartiers réguliers déjà construite, la zone sacrée de la plaine encore en projet et les axes qui conduisent à la porte de l’Est et à la nouvelle route qui en part, en évitant le centre urbain groupé autour du forum.
Des dimensions monumentales
Il faut restituer à cette porte majeure de la ville, très incomplètement fouillée, un plan et des dimensions identiques à ceux de la porte de l’Est, soit deux passages charretiers flanqués de deux passages piétonniers et de deux couloirs donnant accès aux tours polygonales sur fondations circulaires qui la flanquent extérieurement.
Architecture militaire ou d’apparat ?
Bâtie de maçonnerie de petit appareil de calcaire jaune, peut-être crépi, mais renforcée à sa base et aux angles des tours polygonales de grands blocs de grès, la porte de l’Ouest, sans doute ornée en façade d’ordres architecturés en grand appareil, s’impose comme un monument d’aspect et de conception militaires. Mais à cette apparence, qui relève d’une sorte de mise en scène nécessaire eu égard au statut de la ville, ne correspond sans doute pas une réelle fonction stratégique, si l’on se rappelle que l’Helvétie jouit de la pax romana, consolidée par Vespasien pour longtemps. Son rôle est plutôt policier : refermée la nuit venue, elle met la cité à l’abri d’éventuels brigands.