ARCHIVES.DOC
Les archives des Site et Musée romains d'Avenches sortent de leurs dépôts et se montrent au public!
Cette exposition, née à l'occasion du 100e anniversaire de l'Association des Archivistes Suisses (AAS/VSA) et de la Semaine internationale des archives (7-11 juin 2022), présente une sélection de documents tirés des fonds d'archives des Site et Musée romains d'Avenches.
Les archives des SMRA sont peu connues. Spécialisées, elles sont surtout consultées par des archéologues ou des historiens dans le cadre de leurs travaux. Mais elles recèlent aussi des pépites qui peuvent intéresser le grand public. La Semaine internationale des Archives a justement pour thème "Archives pour tous". Les pièces exposées (dessins, photos, lettres manuscrites, plans, objets, etc.) ont été choisies pour leur caractère original et pour les histoires qu'elles ont à raconter.
Et en presque 300 ans de fouilles et de recherches sur le site de l'antique Aventicum, des histoires, il y en a beaucoup!
Il sera notamment question de mosaïques disparues, de documents mystérieux, de personnalités hors du commun, et de découvertes célèbres au parcours rocambolesque, comme le relief de la louve ou le buste en or de Marc-Aurèle, devenu un véritable symbole du site. Ce sera aussi l'occasion d'aborder certaines problématiques liées aux archives, et d'évoquer le métier d'archiviste aujourd'hui.
L’exposition « Archives.doc » est visible du 4 juin au 31 juillet 2022.
...VOUS AVEZ DIT « ARCHIVES » ?
Du 6 au 11 juin 2022, le projet "Archives pour tous" se déroule dans toute la Suisse et permet d'aborder cinq thématiques : quelles sont les missions des archives, comment sont-elles collectées, traitées, conservées et diffusées ? Qu’en est-il aux Site et Musée romains d’Avenches ?
Quelles missions remplissent les archives ?
Aux Site et Musée romains d’Avenches (SMRA), la mission des archives est de collecter et de préserver la documentation produite dans le cadre des diverses activités de l’institution : fouilles, recherche, gestion des collections, publications, expositions, conservation et restauration du patrimoine, administration, valorisation, etc.
Comment sont traitées les archives ?
Les archives sont triées, classées par séries documentaires (Ex : dossiers de fouille, photos d’objets, plans, dossiers d’expositions, dessins d’architecture, etc.), puis listées dans des inventaires.
Comment sont conservées les archives ?
Les archives physiques sont placées dans des chemises et des boîtes sans acide, permettant leur conservation à long terme, puis rangées dans des dépôts climatisés. Tout est conservé sur place dans les locaux des SMRA. Les archives au format électronique sont renommées et déposées sur un serveur, ordonnées selon un plan de classement.
Comment sont diffusées les archives ?
Les archives des SMRA sont spécifiques. Ce sont surtout les spécialistes en archéologie et en histoire qui les consultent - en particulier les collaborateurs des SMRA, qui en ont besoin pour leur travail quotidien (par exemple pour préparer un chantier de fouilles ou une étude scientifique). Elles sont peu diffusées en tant que telles. Mais elles peuvent faire l’objet d’articles dans le Bulletin de l’Association pro Aventico et la revue Aventicum, ou parfois...d'expositions!
Le texte ci-dessous, publié dans l’Aventicum (n°25/2014) par Jean-Paul Dal Bianco, archiviste aux SMRA, présente trois dessins particuliers tirés de nos fonds d’archives. Une véritable enquête...
« Faux et usage de faux »
Au nombre des divers relevés relatifs à des vestiges découverts dans l’enceinte d’Aventicum et conservés dans nos archives, trois ont retenu toute notre attention. Il s’agit des dessins des « Ruines d’un Hypocaustum » découvert en 1750 (Inv. MRA 1750/001), d’une « Chambre de Bain » fouillée en 1786 (Inv. MRA 1786/0003) et d’une « Etuve antique » mise au jour la même année aux Conches-Dessous (Inv. MRA 1786/0001). Jusqu’à présent, tous trois étaient attribués à Erasmus Ritter, le dessin de l’hypocauste de 1750 étant une copie enjolivée d’un dessin d’époque de Samuel Schmidt, réalisée ultérieurement par l’architecte bernois.
En regardant ces dessins de plus près, leur apparence nous a parue quelque peu suspecte. En effet, le support est très différent de ceux utilisés par D. Fornerod, par exemple, et clairement datés du 18e siècle. De plus, la découpe de ces illustrations laisse supposer qu’elles ont été encadrées. D’autre part, ces relevés ne sont pas signés par E. Ritter comme cela est presque toujours le cas. Et, bien évidemment, nous n’ignorons pas que les « originaux » sont conservés à la Burgerbibliothek de Berne… Alors, que sont donc ces documents ?
La réponse se trouve dans l’inventaire des archives dressé par Fr.-R. de Dompierre et dans la correspondance des conservateurs. Voici ce que celui-ci révèle au-dessous de la mention des trois dessins : « NB : Ces 3 tableaux Nos 30, 31 & 32, dont les originaux aussi coloriés sont de Ritter & déposent dans la Bibliothèque de Berne, où Mr. Em. D’Oleyres les a fait copier & a payé 16 francs pour ces copies qui lui ont été remboursé par les Conservateurs des antiquités le 21 février 1838".
Ces informations sont en outre corroborées par plusieurs lettres datées de janvier 1838, qui informent notamment du déplacement d’E. D’Oleyres à Berne pour la réalisation de ces copies et le règlement des frais occasionnés. La preuve est ainsi faite qu’en confrontant plusieurs sources d’archives, nous pouvons en approfondir la compréhension et y déceler des informations restées jusque-là inconnues ou mal interprétées. Ces documents ont été publiés à plusieurs reprises avec une indication erronée.
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