Les poids et mesures
Pour mesurer de courtes distances on utilise une règle (regula) ou un compas (circinus). Ce dernier sert non seulement à tracer des cercles, mais également à reporter des distances. Le fil à plomb (perpendiculum), associé à l'équerre, permet le contrôle des surfaces verticales ou horizontales.
L'unité de base pour la mesure du poids est la livre (libra) qui vaut 327,45 g ; elle se subdivise en douze onces (unciae) de 27,3 g. Parfois, une lettre ou un signe inscrit sur le poids, permet d'en connaître la valeur. Ainsi la livre s'abrège en I et la demi-livre (semis) en S.
Les marchands se servent de deux types de balance. Celle à fléau asymétrique et à plateau unique (statera) est la plus employée. Elle est nommée de nos jours balance romaine. La pesée s'effectue en déplaçant un contrepoids suspendu à un curseur sur le fléau gradué. Les contrepoids affectent des formes variées, les plus simples sont en forme de gland ou de sphère, les plus élaborés représentent des bustes humains. Le deuxième type de balance utilisé est celui à deux plateaux équidistants (libra). La pesée se fait au moyen de poids de différentes tailles.
L'unité de mesure de capacité est le quadrantal qui correspond à une amphore (amphora) de 26,2 l. La moitié de l'amphore est l'urne (urna) de 13,1 l et le tiers est le modius de 8,7 l. Les petites quantités se mesurent en cuillère (cochlear) de 0,0011 l.
Le dodécaèdre, un instrument de mesure ?
Le dodécaèdre est une figure géométrique en trois dimensions, soit un polyèdre régulier à douze faces pentagonales égales. L'objet est creux et ajouré. Chaque face est percée d'une ouverture circulaire de dimension variable (0,9 cm à 2,6 cm). Dix ouvertures sont entourées de cercles concentriques. Les deux plus grands orifices, placés sur deux faces opposées, ne montrent aucune trace de décor.
Dans l'état de nos connaissances, tous les dodécaèdres recensés ont été découverts dans des sites gallo-romains, principalement au nord des Alpes, surtout au centre et au nord-est de la Gaule. Nous en connaissons plus d'une soixantaine d'exemplaires. Si le dodécaèdre n'est pas un objet rare, il n'est pas courant non plus, d'où son intérêt exceptionnel.
La fonction du dodécaèdre a déjà intrigué des générations d'archéologues. Elément décoratif, jeu, ou calibre ont notamment été évoqués. On a également émis l'hypothèse qu'il pouvait s'agir d'un objet utilisé à des fins cultuelles; toutefois aucun dodécaèdre n'a été mis au jour à l'intérieur ou dans les environs d'un sanctuaire.
On est tenté de l'interpréter aujourd'hui comme étant un instrument en relation avec l'astronomie. Les douze faces représenteraient les douze mois de l'année, les trente arêtes les jours du mois. Selon une interprétation récente, le dodécaèdre permettrait de déterminer une fourchette de dates en relation avec les équinoxes de printemps et d'automne.