Le site funéraire d'En Chaplix
D'importants vestiges furent découverts sur le site d'En Chaplix, à quelques centaines de mètres de la Porte du Nord-Est d'Aventicum, lors des travaux de construction de l'autoroute.
Vers 15/10 av. J.-C., sous le règne de l'empereur Auguste (27 av. J.-C. à 14 apr. J.-C.), un premier sanctuaire est édifié. Au centre d'un espace carré à ciel ouvert, délimité par un fossé, un édicule en bois protège la sépulture à incinération d'une femme accompagnée probablement de son enfant. La découverte dans la tombe de deux fibules provenant des régions du Danube ou de l'est de l'arc alpin permet d'envisager la même origine pour la défunte. Cette sépulture fait alors l'objet d'un culte, qui se manifeste principalement par des offrandes monétaires.
Sous le règne de Tibère (14-37 apr. J.-C.), le développement du site d'En Chaplix est rapide et spectaculaire. L'aménagement de la route quittant Aventicum par le nord-est est suivi de la reconstruction et de l'agrandissement du sanctuaire primitif. L'édicule est remplacé par un petit temple gallo-romain (fanum) et une chapelle.
Un deuxième ensemble similaire est aménagé juste à côté. Les élévations sont probablement en bois, sur des fondations maçonnées. La fréquentation de ces sanctuaire est intense pendant le 1er siècle de notre ère et se perpétue jusqu'au 4e siècle apr. J.-C.
Entre 23 et 28 apr. J.-C., de l'autre côté de la route, un premier monument funéraire est édifié.
Vers 40 apr. J.-C. un second monument est élevé dans un enclos accolé au précédent.
Dès la seconde moitié du 1er siècle apr. J.-C., une nécropole, délimitée par des fossés, se développe au voisinage immédiat des monuments funéraires. Les sépultures datent essentiellement du 2e siècle apr. J.-C., mais quelques-unes apparaissent encore au début du 3e siècle apr. J.-C.
Dans la seconde moitié du 2e siècle apr. J.-C., deux chaperons provenant du mur de clôture des monuments funéraires sont utilisés pour signaler des tombes de la nécropole, signe du délabrement des enclos et peut-être de l'abandon du culte rendu aux défunts.
Vers la fin du 3e siècle (?) apr. J.-C., les monuments sont démantelés par des récupérateurs de pierre.